Observez les passereaux de nos campagnes
Séné et sa Réserve Naturelle sont réputées pour la présence d’oiseaux d’eau. Mais la conservation des milieux naturels profite à d’autres espèces, et notamment à la famille des passereaux.
Au printemps dernier, la crise sanitaire a conduit à la fermeture de la Réserve Naturelle au public et à l’arrêt des animations. Cela a permis aux équipes de réaliser davantage de travail sur le terrain, et notamment un suivi des Tariers pâtres nicheurs.
Avec l’arrivée prochaine du printemps, observez vous aussi les passereaux de nos jardins !
Que sont les passereaux ?
Le groupe très diversifié des passereaux est présent dans tous les milieux naturels, et dans le monde entier à l’exception de l’Antarctique. Il comprend plus de la moitié des espèces d’oiseaux sur la planète. Cela représente une riche biodiversité qu’il est nécessaire de connaître et protéger. Généralement de petite taille, les passereaux sont communément qualifiés d’oiseaux chanteurs. Ils possèdent en effet un organe perfectionné qui leur permet d’émettre des vocalises complexes. Une autre de leurs caractéristiques est de posséder quatre doigts : trois dirigés vers l’avant et le dernier vers l’arrière. Ceux-ci leur permettent, avec des muscles de la jambe « verrouillables », de se percher facilement.
Le Tarier pâtre
Au printemps dernier, la crise sanitaire a conduit à la fermeture de la Réserve Naturelle au public et à l’arrêt des animations. Cela a permis aux équipes de réaliser davantage de travail sur le terrain. C’est ainsi qu’un suivi des Tariers pâtres nicheurs a pu être mené.
Le Tarier pâtre est un petit oiseau des friches, des landes et du bocage. Souvent perché au sommet d’un buisson ou sur un poteau de clôture, le mâle est facilement reconnaissable, avec sa calotte noire, sa poitrine orangée et son collier blanc sur les côtés du cou. Nichant dans les buissons bas, le Tarier pâtre trouve sa nourriture dans les prairies présentant une diversité de plantes, où sont présents les petits insectes constituant son alimentation. Il chasse à vue, c’est pourquoi il est souvent perché pour repérer ses proies dans l’herbe.
Comme il est facile à repérer, nous pouvons avoir l’impression qu’il est très commun. Il est pourtant « quasi menacé » sur la liste rouge des oiseaux de France, principalement en raison de l’artificialisation des paysages agricoles et de la raréfaction des insectes. A Séné, le suivi du Tarier pâtre nicheur s’est fait en localisant les mâles chanteurs sur une carte. Le résultat correspond bien à des habitats naturels ouverts, prairies ou friches, avec des haies ou buissons bas : la préservation de ces paysages, qui font l’identité de notre territoire et pour laquelle cet oiseau est un très bon indicateur, passe principalement par le maintien d’une agriculture respectueuse et durable (voir notre dossier sur la biodiversité).
Le rossignol
Les différentes espèces de passereaux sont très liées à des hauteurs et des densités de végétation spécifiques. Ainsi, si le Tarier pâtre aime les habitats ouverts, le Rossignol philomèle préfère des habitats plus fermés, notamment les « fourrés pré-forestiers » denses et assez hauts. Ce migrateur réputé pour son chant puissant et mélodieux se laisse difficilement apercevoir, tellement il demeure caché dans la végétation. C’est seulement à l’occasion de parades nuptiales exubérantes que le mâle est susceptible de sortir du couvert végétal.
Sur Séné, on compte 10 à 15 couples nicheurs de Rossignols. Il s’agit là d’une densité importante et d’une situation particulière. En effet, bien qu’il niche en Loire-Atlantique et dans le sud de l’Ille-et-Vilaine, Séné semble constituer, depuis les années 2000, la limite ouest de sa répartition en Bretagne, ainsi que le principal îlot de population de cette espèce dans le Morbihan.